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Tchekhov a dit adieu à Tolstoï

Une comédie sarcastique et hilarante de Miro Gavran

Tchekhov a dit adieu à Tolstoï

Tolstoï a déjà l’essentiel de son œuvre derrière lui, il vit replié dans son domaine isolé de Iasnaïa Poliana en compagnie de sa femme Sofia. Le couple convie Tchekhov, jeune écrivain prometteur à la mode, à venir y passer un week-end avec sa femme Olga. Très vite, Tolstoï, “le plus grand écrivain russe”, propose au jeune Tchekhov de prolonger son séjour pour qu’ils écrivent ensemble un livre de conversations.


Par vengeance envers les médisances de son mari sur elle et pour concurrencer leur travail, Sofia pousse Olga à écrire avec elle un livre de révélations sur Tolstoï - qui sera bien meilleur ! Les étranges relations littéraires se doublent très vite de jeux de séductions. Dans la chaleur estivale, portées par l’alcool, les relations se tendent et les manipulations se dévoilent.


Création à l’étranger en partenariat avec la Cie Chemins Parallèles au festival Gavranfest à Bratislava et à Montecarlo en 2004, au Théâtre des Variérés à Monaco en 2005. Création en France au Théâtre Sylvia Montfort à Paris en 2007 et tournée française en 2008.




Distribution

Revue de presse


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Pariscope

28 mars 2007


Comédie - 1890, Tolstoï dont l’essentiel de l’œuvre est derrière lui, vit retiré avec sa femme Sofia. Il invite pour un week-end le jeune couple en vue, Anton Tchekhov et sa femme la comédienne Olga Knipper. Raison invoquée, écrire à quatre mains un livre de conversations. Cela se termine par un long et assommant monologue à la gloire de Tolstoï. Les rapports entre Sofia et son mari sont difficiles, ceux de Tchekhov et d’Olga plus paisibles. Entre les deux couples se tissent d’étranges relations dans une atmosphère baignée de vodka. Sofia teste ses charmes sur le jeune Tchekhov et le vieux Tolstoï tente de séduire Olga. Aucun livre ne sortira de cette rencontre. Tolstoï fait venir de jeunes écrivains dans le dessein d’une collaboration alors qu’il veut juste tromper son ennui. Tolstoï et Tchekhov se sont-ils rencontrés ? Tchekhov a été invité plusieurs fois dans la datcha Iasnaïa Poliana, mais toute ressemblance s’arrête là. C’est à Miro Gavran, auteur et dramaturge croate, que l’on doit cette œuvre de fiction et de pure fantaisie adroitement mise en scène part Marie-France Lahore. Silhouette massive, voix puissante, Jean-Claude Drouot campe un Tolstoï manipulateur et roublard face à une maîtresse femme, Marie-France Santon dans le rôle de Sofia. Vincent Primault et la ravissante Camille Cottin forment un couple amoureux et passionné qui fuira vite l’ambiance trouble. La manipulation et le pouvoir sont les ressorts de cette comédie sarcastique et réjouissante.


Arlette Frazier


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Politis


Duel d’écrivains - Une plaisante farce croate opposant un Tolstoï terrifiant au jeune Tchekhov. L’écrivain croate Miro Gavran est si célèbre dans les Balkans qu’un festival lui est consacré en Slovaquie chaque année. En France, nous ne le découvrons qu’aujourd’hui, et ce n’est pas tout à fait un événement. Au moins, voilà un esprit libre et blagueur qui s’amuse avec les grandes figures de notre histoire. Dans Tchekhov a dit adieu à Tolstoï, il imagine que l’auteur d’Anna Karenine invite chez lui, dans sa maison d’Isnaïa Poliana, l’étoile montante de la littérature russe. Le jeune Tchekhov est accompagné de sa femme, la comédienne Olga Knipper. Quant à l’épouse de Tolstoï, elle est bien là, en désaccord permanent avec son illustre conjoint. Rien de vrai dans tout cela. Miro Gavran se permet toutes les fantaisies puisque Tchekhov jeune ne connaissait pas Olga et, surtout, cette rencontre n’a jamais eu lieu. C’est une farce où tous les coups sont permis, surtout à l’encontre de Tolstoï, figuré comme un personnage vaniteux, cruel et fornicateur !

Gavran, en fin de pièce, chausse sans doute de trop gros sabots. Mais la pièce commence en filant son tricot pervers avec une certaine séduction. La mise en scène de Marie-France Lahore joue l’élégance au lieu de suivre l’auteur dans toutes les farces qu’il a combinées. On attendra plus désormais de ce metteur en scène qui sait associer la rigueur et l’harmonie. Jean-Claude Drouot s’amuse plaisamment à composer un Tolstoï assez terrifiant, un ogre de conte de fées, libidineux de surcroît. Marie-France Santon est madame Tolstoï dans une riche palette de maussaderies et de fâcheries. Camille Cottin et Vincent Primault jouent le couple Tchekhov avec charme, ingénuité et une belle vitesse d’exécution. Le tout est gros comme des noces et banquets chez des buveurs qui connaissent leurs classiques. On peut se laisser contaminer par l’ambiance de ces joyeux drilles !


Gilles Costaz


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Le Journal du Dimanche

25 mars 2007


Duel gagnant entre Tchekhov et Tolstoï - C’est une pure merveille. L’une des meilleures pièces de l’année. Aussi drôle et attachante que forte et instructive. Écrite par Miro Gavran, l’auteur croate le plus joué et traduit en 25 langues, Tchekhov a dit adieu à Tolstoï oppose les deux écrivains et leurs femmes le temps d’un week-end fracassant. “Le plus grand écrivain russe” y a invité l’auteur de La Mouette afin qu’ils se divertissent. Mais le but caché de Tolstoï est de travailler avec Tchekhov à l’élaboration d’un ouvrage de conversations où Tolstoï livrerait au monde des pensées et une philosophie à sa gloire. Entre alcool et libertinage, scènes de couple et dialogues inspirés sur leurs travaux d’auteur, les deux grands hommes vont s’en donner à cœur joie. Selon Jean-Claude Drouot, qui joue Tolstoï : “C’est l’histoire du vieil écrivain qui vampirise le plus jeune. Dans le même esprit, on pourrait retrouver Hugo qui suce le sang de Musset. C’est aussi une parodie, une caricature entre réalité et fiction, avec des airs de bonne farce comme le sont les moustaches de Dali sur le tableau de La Joconde. Car l’auteur de cette pièce, comme tous les écrivains de l’Est, a été obligé de recourir à la parodie pour garder sa liberté d’expression.” Jean-Claude Drouot, malgré le ton enlevé du texte, crée un personnage très vrai et très habité. “La pièce montre parfois un Tolstoï plein de vanité, mais il était effectivement le plus grand écrivain russe et il a consacré toute son existence à son œuvre. Il faut le relire pour cerner son exigence de vérité dénuée de sentimentalité.“ Et comprendre son autorité, son orgueil et son intransigeance. S’il faut savoir que dans la réalité les deux auteurs s’admiraient beaucoup, il ne faut rater sous aucun prétexte cette comédie où ils s’opposent.


Delphine de Malherbe

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